Tartuffe
| |Tartuffe (à Elmire) |
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|933 |L’amour qui nous attache aux beautés éternelles |
| |n’étouffe pas en nous l’amour des temporelles ; |
|935 |nos sens facilement peuvent être charmés |
| |des ouvrages parfaits que le ciel a formés. |
| |Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles ; |
| |mais il étale en vous ses plus rares merveilles : |
| |il a sur votre face épanché des beautés |
|940 |dont les yeux sont surpris, et les cœurs transportés, |
| |et je n’ai pu vous voir, parfaite créature, |
| |sans admirer en vous l’auteur de la nature, |
| |et d’une ardente amour sentir mon cœur atteint, |
| |au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint. |
|945 |D’abord j’appréhendai que cette ardeur secrète |
| |ne fût du noir esprit une surprise adroite ; |
| |et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut, |
| |vous croyant un obstacle à faire mon salut. |
| |Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, |
|950 |que cette passion peut n’être point coupable, |
| |que je puis l’ajuster avecque la pudeur, |
| |et c’est ce qui m’y fait abandonner mon