Politique sociale exclusion
Dès les premiers chocs pétroliers, l’expression "nouveaux pauvres" apparaît et signifie une remise en cause radicale du discours des Trente Glorieuses selon lequel les 30 années de croissance annonçaient la fin de l’aide sociale par l’intégration de tous les citoyens dans les systèmes de plus en plus larges et de plus en plus sophistiqués de la sécurité sociale. L’installation de chômage de masse fait naître des situations inédites de pauvreté.
En 1984, les Etats européens s’entendent sur une définition de la pauvreté : sont pauvres "les personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et sociales) sont si faibles qu’elles sont exclues des modes de vie minimaux acceptables dans l’État membre où elles vivent".
Jusque dans les années 80, les "politiques d’assistance" s’adressent à des publics très particuliers. Les premiers minima sociaux visent à compléter les ressources des personnes qui ne sont plus en capacité de travailler et qui n’ont pas pu acquérir suffisamment de droits sociaux. C’est le cas du minimum vieillesse créé en 1956. De la même manière, l’allocation aux adultes handicapés vise à garantir un revenu minimum à des personnes considérées comme en incapacité de travailler en raison de leur handicap. En 1976, la création de l’allocation de parent isolé (API) vient apporter des ressources à des personnes seules assumant la charge effective d’un enfant ou plus.
La mise en œuvre de politiques spécifiques de lutte contre l’exclusion ne démarre qu’à partir des années 80. La progression du chômage depuis les chocs pétroliers et les alertes lancées par les associations et les municipalités sur