portrait d'un naif à la manière de LaBruyère
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Simple n’est qu’un fils cadet d’un grand aristocrate, il ne grandira jamais. Disons qu’il restera toujours à croire aux contes d’enfants, qu’il s’imagine des méchants loups et de sorcières, tels que les auteurs nous les décrivent. Si on lui dit qu’un monstre réside sous son lit, il ne rentrera plus dans sa chambre. Il persiste à croire que »tout va pour le mieux dans la meilleur des mondes », pour lui, la guerre et la révolte n’existent pas. Il se voit intelligent, cultivé, et capable de peser le bien et le mal. Or au contraire, il est niais, ignorant et incapable de réfléchir. Si vous le voyiez, avec son regard vide, dénué de toute lueur et sa démarche gauche. Parlons-en, il est si naïf qu’il se pend tous les matins par les pieds en espérant grandir. S’il se lie d’amitié avec quelqu’un, qu’il le soudoie avec des diners et des amuses bouches, il espérera qu’on lui rende service en retour. S’il aide une personne inconnue, qu’il lui fait don d’argent, il attendra qu’on lui rende service. Il vit dans un monde où toutes les personnes qui l’entourent sont gentilles. Il ne voit le mal nulle part. Il écoute les blasphémateurs, il les croit, il s’en va rapporter leurs propos à des personnes sages. Mais cela ne l’empêche pas d’aller à la messe. Il prend chaque parole à son sens premier. Il est si naïf, qu’il se croit descendant direct de Dieu, il est le frère légitime de son prochain. S’il assiste à un repas, il essaie d’attirer l’attention, il tient des propos déplacés, il donne des discours. Il croit à la fin du monde qui aurait lieu en 1730. Il croit aux sarcasmes des malintentionnés, il écoute les paroles des beaux-parleurs.