Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s'identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ?
Le corpus que nous allons étudier est composé de 3 textes : Tout d'abord, un extrait de Thérèse Desqueyroux, qui est un roman de François Mauriac créé en 1927, à qui il est difficile d'attribuer un courant littéraire précis. Ce passage raconte un soir d'insomnie pour Thérèse Desqueyroux, durant lequel elle nous exprime son ennui et ses désillusions à propos de la vie, l'amour et la passion. Le deuxième extrait de notre corpus est issu de Une Vie, une œuvre de Maupassant née de son esprit en 1883, coincé entre le Naturalisme et le Réalisme. Le passage que nous allons étudier relate les pensées d'une jeune femme sortie du couvent pleine de rêve et d'espoir, brisés par la monotonie et l'ennui de la routine faisant suite à son mariage. Le dernier passage que nous allons étudier est un extrait de Thérèse Raquin d'Emile Zola, un roman réaliste dans lequel Thérèse exprime son dégoût envers les amis de sa tante et de son mari. Notre but est ici de montrer les points communs existant entre les héroïnes de ces trois romans, en nous appuyant sur le point de vue, les figures de styles et les champs lexicaux des textes. Dans ce corpus, j'ai fais le choix de ne pas former de groupes de textes, afin que chacun de ces extraits, et donc ainsi que les héroïnes qu'ils présentent, gardent leur indépendance. Il sera ainsi plus simple de comparer les protagonistes les unes aux autres. Pour commencer, on peut remarquer que les trois femmes présenter dans le corpus sont absorber par leur pensées, comme le montre l'utilisation du point de vue interne dans les 3 textes : « elle ne souhaitait pas » l.27 ; « elle sentait » l.9 ; « elle se croyait » l.14. Cet argument est aussi justifié par le discours indirect libre : « Oui, c'était fini d'attendre » l.8 ; « Ah ! L'écarter une fois pour toute et à jamais ! ». On peut aussi relever que les trois héroïnes sont prisonnières de l'ennuie et de leur rôle