Pour avoir du gout, faut il être cultivé?
• faut-il : "Faut-il ?" est une question qui peut se poser à deux niveaux et donner lieu à un plan en deux parties : 1) la nécessité physique/matérielle/naturelle/économique/sociale, c'est-à-dire la contrainte des choses. 2) l'obligation morale, le devoir, c'est-à-dire l'impératif de la raison pratique.
• être : Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là. En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel). 2) Nom : ce qui est, l'étant. 3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant). 4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme). 5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu.
On dit habituellement que quelqu'un "a du gout", comme si le gout était une donnée naturelle, une capacité innée à apprécier les choses à leur juste valeur. Il semble ainsi que le sens commun le goût ne peut être affaire de culture ou d'apprentissage. C'est pourquoi on considère traditionnellement que " des goûts et des couleurs, on ne discute pas ". Le goût ne serait aucunement affaire de raison, de discussion, d'éducation voire d'initiation, il renverrait à ce qu'il y a de plus individuel et de plus subjectif en chacun. Pourtant, nous pouvons remarquer que le goût peut différer d'une culture à une autre. Bourdieu, dans " La Distinction ", montre ainsi comment les critères du goût diffèrent d'une classe sociale à une autre.