Pour la réforme de l'orthographe
C'est souvent le cas en matière de langue ou d'éducation, les débats qu'elle suscite sont confus, et les prises de position sont souvent mal informées.
Ainsi, plusieurs, notamment Denise Bombardier, assimilent cette réforme à une baisse des exigences et croient qu'elle n'a pour but que de faire réussir plus d'élèves, même ceux qui écrivent mal. Ces opposants laissent entendre que les rectifications proposées reviennent à permettre d'écrire n'importe comment. La réalité, pourtant, est bien différente.
Pour éviter toute confusion, il convient d'abord de préciser que cette réforme de l'orthographe n'a rien à voir avec la réforme scolaire propre au Québec. Les rectifications orthographiques ont été proposées, en 1990, par le Conseil supérieur de la langue française, à la demande du premier ministre français de l'époque, Michel Rocard. Parmi les concepteurs et partisans de cette réforme, on compte le célèbre linguiste Claude Hagège et le lexicographe Alain Rey, responsable des dictionnaires Le Robert.
Ces grands spécialistes et amoureux du français ne sont certes pas des partisans du nivellement (ou nivèlement, selon l'orthographe réformée) par le bas. Ils constatent simplement qu'une langue vivante doit évoluer, notamment en supprimant des anomalies ou des irrégularités qui embêtent même ceux qui maîtrisent (ou maitrisent) le français.
Toute la francophonie
La réforme obtient rapidement l'assentiment d'associations de linguistes et de grammairiens français, belges, suisses et québécois. Le Belge André Goosse, responsable actuel de la célèbre grammaire Grevisse, l'appuie. Le Dictionnaire Hachette et Le Petit Robert intègrent eux aussi 100 % des rectifications proposées à titre de variantes acceptées. En Belgique, en Suisse et même, depuis 2008, en France, le système scolaire accepte les nouvelles règles, conjointement avec les anciennes. Ce débat, on le voit, ne concerne pas que le Québec, mais bien toute la