Pourquoi la laideur éveil-t-elle de l'intérêt ?

"Dans la nature, ce sont les hommes qui décrètent de la beauté ou de la laideur." Jean Arp La beauté est injuste. Elle crée des inégalités entre individus qui, bien que non dites, ont de très fortes implications sur la vie en société. L’histoire des représentations de la beauté et de la laideur confirme le fait. De tout temps, l’imaginaire de la laideur fut associé au mal, en correspondance avec les monstres, le diable, le pervers, le malade ; elle est maléfique et entraîne répulsion et crainte. Nous allons donc voir pourquoi. D’emblée, on peut établir un lien entre souci de la beauté et humanité. La beauté revêt pour l’homme une importance souvent essentielle, elle lui apparaît digne de retenir son attention et de captiver son esprit. Cette capacité qu’a l’homme de se laisser toucher par la beauté, de faire d’elle un objet de préoccupation, lui révèle sa destination et le sens de son humanité. La tension de l’homme vers la beauté est inévitablement empreinte d’inquiétude et de souffrance. Sans la beauté, l’homme se sent inachevé et incomplet. On appelle beau l'objet dont la satisfaction est obtenue par le goût, c'est-à-dire par la faculté de juger un objet ou un mode de représentation, sans aucun intérêt. Si la beauté est lumière, ordre et harmonie –et telle était bien la définition que le monde grec en donnait – la laideur renvoie nécessairement à l’obscurité, au désordre et au difforme, voire au monstrueux. Le rejet et la haine de la laideur sont souvent le contrepoint du souci de la beauté, quand celui-ci se fait exclusif. Ainsi, pour un Grec de l’époque antique. Dans le domaine de l’esthétique comme dans tous les autres domaines on doit distinguer le : « J’aime » du « J’aime pas », on fait alors références a des goûts personnelles. On doit distinguer ça de : « C’est beau » de « Ce n’est pas beau ».On fait alors références a des qualités objectives indépendantes des goûts. Les goûts vont changer mais les