Pourquoi la violence
Dr Guillaume Monod
Pédopsychiatre
Intersecteur 92 I 03, hôpital Théophile Roussel, Montesson (Yvelines)
Comme le phénix que tout le monde connaît et que personne n’a jamais vu, la violence fait partie de notre quotidien mais ne se laisse jamais apprivoiser.
Malgré une pléthore de penseurs politiques et des générations de législateurs, la violence, et plus particulièrement la violence des mineurs, échappe encore et toujours au pouvoir politique. Textes de lois, fichiers, dépistages, mesures coercitives, établissements spécialisés se multiplient, malheureusement sans grandes conséquences sur les statistiques de la violence.
Puisque le législateur seul est incapable de proposer une réponse efficace à la violence de nos adolescents, il va donc solliciter l’aide d’autres disciplines, et en premier lieu celui des cliniciens. Aux yeux de certains, un partenariat entre la justice et la médecine peut paraître contre nature, mais il n’en est pas moins utile et efficace pour la prise en charge des jeunes dits « violents ». L’Etablissement de Placement Educatif et de Traitement de la Crise de Suresnes (EPETC) est un exemple de ce partenariat justice/médecine, qui a été conçu dans le respect des impératifs professionnels et éthiques de ces deux institutions.
L’EPETC est un projet multipartenarial entre l’intersecteur 92 I 03 de pédopsychiatrie des Hauts-de-Seine, la Protection Judicaire de la Jeunesse (PJJ) des Hauts-de-Seine et l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) des Hauts-de-Seine. Ce foyer est géré par une équipe éducative de la PJJ, pour accueillir des adolescent(e)s de 13 à 18 ans. La particularité de ce foyer est de disposer d’une équipe clinique hospitalière (psychiatre, psychologue, infirmières) intégrée au foyer, ce qui permet à chaque jeune hébergé d’être pris en charge par un binôme composé d’un clinicien et d’un éducateur.
Les situations cliniques que je vais présenter donnent un éclairage sur les