Pourquoi les différents genres argumentatifs de l’essai, de la fable et du conte
Les genres argumentatifs sont nombreux. Parmi eux, l’essai, inventé par Montaigne, est le plus flou, le plus libre dans sa forme, puisqu’il suit les pensées de son auteur. La fable et le conte philosophique sont des variantes de l’apologue : ce sont des récits qui ont une visée didactique. L’auteur raconte une histoire pour convaincre son lecteur : elle contient une leçon explicite ou implicite. Le point commun de tous les genres argumentatifs est de mettre en rapport des idées générales et des cas particuliers. Pourquoi associer concepts et exemples, abstrait et concret ? Nous considérerons tout d’abord la nécessité pour les auteurs de plaire aux lecteurs. Ensuite, nous nous demanderons si les exemples ne sont pas nécessaires pour valider les idées générales. Enfin, nous envisagerons le fait que certains types d’exemples peuvent parfois faire naître une idée générale.
I. La concrétisation du discours abstrait : un élément de séduction
Les oeuvres littéraires argumentatives ont aussi une valeur esthétique : pour attirer le lecteur, et le convaincre, l’écrivain a intérêt à lui plaire. Le fait de développer des cas particuliers (exemples piquants, anecdotes, expériences autobiographiques, récits symboliques) est un élément de séduction, qui est en soi didactique.
1. Une lecture plaisante Le but affirmé de la Fontaine à travers ses Fables était bien de plaire. Ses récits peuplés d’animaux, qui évoquent « le temps où les bêtes parlaient » renvoient à un monde merveilleux, plein de charme. Dans « Le pouvoir des fables », La
Fontaine montre la peine d’un orateur à captiver son public sur un sujet grave, menaçant sa patrie, avec un discours éloquent et alarmiste. Voyant le peu d’impact de ses propos, l’orateur décide d’avoir recours à une fable où il est question d’une anguille et d’une hirondelle. Aussitôt, son public, jusque là indifférent, se passionne, réagit. La Fontaine conclut ce récit par ces vers :
« Le monde est vieux,