Le terme à creuser est celui de punition. Et la première chose à faire, dans la mesure où il ne s'agit pas d'un concept philosophique mais d'une notion courante, est de classer et interroger les cas concrets d'usage du mot ou de la chose même. Le problème ne se dégagera pas avant cette analyse. La punition ne s’arrête pas à son acception juridique : la punition éducative donnée par les parents est à prendre en compte également. Comment se distinguent-elles ? Y aurait-il dans la punition éducative une sorte d'espoir qu'il n'y aurait plus dans la punition juridique : si je punis un enfant pour avoir été impoli, j'espère qu'il intériorisera la contrainte et deviendra spontanément poli. Quand on condamne quelqu'un pour injures, violences, etc., quelle sera l’efficacité du jugement ? Condamne-t-on seulement pour assurer la tranquillité de tous sans changer l'être même de celui qui est puni ? Il y a aussi le cas de la punition qui vise à la protection du puni lui- même : voir le cas des enfants (on punit un enfant pour s'être mis en danger) ; mais c’est plus problématique dans le cas des adultes, qui sont censés être responsables de leurs actes (exemple courant : la ceinture de sécurité). Pourquoi punit-on ? Quel est le rapport à la liberté : ne reconnaît-on celle-ci que pour avoir le droit d'inculper et de punir (Nietzsche) ? On peut faire jouer les sens de pourquoi : quelle est la cause ? quelle est la justification (raison) ? quel est le but, conscient ou inconscient ? L'énoncé comporte deux dimensions : 1. Quels sont les motifs de la punition, ce qui peut recouvrir d'autres problèmes du type " qui punit-on ? ", et " qu'est-ce qui mérite d'être puni ? " 2. A quoi sert la punition, quel est son objectif ? La punition est un élément constitutif des sociétés dites démocratiques. Elle permet d’établir, de faire respecter la supériorité d’un pouvoir, et elle est définie par la loi. La punition a valeur d'exemple, et son objectif est de lutter contre la récidive (c'est-ce