pourquoi travailler
, par Serge Durand / http://www.lyc-vinci-st-witz.ac-versailles.fr/spip.php?article89 Sommaire
I. Introduction problématique
II. Le droit à la paresse
III. Dans quelle mesure
IV. Créer vaut mieux que
V. Conclusion
POURQUOI TRAVAILLER ?
I. Introduction problématique.
Nous sommes devant un paradoxe : à quoi bon travailler si ce n’est pour se délivrer complètement du travail et surtout de la souffrance inhérente à l’effort qu’il suppose ? Car d’une part, nous rêverions de voir notre volonté se réaliser sans effort, nous rêvons d’obtenir tout rien qu’en l’espérant ; nous rêverions d’être libérés du quotidien, où nous nous retrouvons avec des tâches sans cesse à reprendre comme faire à manger, faire le ménage, etc. D’autre part, ce que nous propose la société pour nous en rapprocher est le sens l’effort, le goût du travail qui va nous permettre de produire des technologies et d’acquérir des richesses qui vont enfin nous offrir une vie de loisirs. Au fond nous serions prêts à travailler plus pour plus tard ne plus travailler ou presque. Est-ce si sûr ? Ne préférons-nous pas plutôt donner un sens à notre existence en travaillant coûte que coûte plutôt que d’affronter l’oisiveté qui semble rendre notre vie inutile ? Nos rêves d’oisiveté et de paresse semblent alors juste une autre façon de donner du sens à notre travail et à notre existence.
Comment comprendre ce paradoxe. Pourquoi ne pas s’installer dès maintenant dans une vie du moindre effort ? Pourquoi ne pas réduire nos besoins pour dès maintenant travailler moins ? Notre approche du travail et de l’oisiveté n’est-elle pas un désir vain ? On peut aussi distinguer deux types de travail : il y a le travail pour gagner sa vie, pour assurer la conservation de notre vie et il y a les tâches plus nobles de créations culturelles qu’elles soient scientifiques, technologiques, artistiques, etc. Ces deux types de tâches sont-elles distinctes ou