Pouvoir eglise et societe
EGLISE
ET
SOCIETE
Sous la direction de
Marie-Céline ISAÏA
Atlande
INTRODUCTION
Il est nécessaire de s’interroger sur les fondements juridiques du pouvoir. ( Le pape GELASE à la fin du Vème siècle avait proposé une distinction entre deux formes de pouvoirs : - L’ AUCTORITAS = pouvoir d’essence spirituelle. Ce terme latin désigne le POUVOIR SUPRÊME, source du droit et de la légitimité politique. Selon Gélase, l’exercice de l’auctoritas revient au pape. - La POTESTAS = la détention et l’exercice de la force coercitive. Ce terme latin signifie « puissance »ou « pouvoir ». Il désigne le pouvoir d’exécution et de commandement. Gélase accorde ce pouvoir aux rois. ( L’Empire carolingien a su faire la synthèse de ces deux pouvoirs : l’empire = une société chrétienne parfaite = la RESPUBLICA CHRISTIANA. La dislocation de l’empire à la mort de CHARLES LE GROS en 888 pose à nouveaux la question des pouvoirs.
L’Eglise récupère peu à peu l’auctritas au terme du long mouvement appelé REFORME GREGORIENNE.
Les principautés s’affirment dans le jeu politique du Xe-XIe siècles. Elles sont gouvernées par des lignages qui s’identifient au territoire qu’ils contrôlent. Ils se substituent à une aristocratie à une aristocratie d’empire dont le pouvoir reposait sur l’accumulation d’HONORES. Ils s’appuient désormais sur leurs châteaux matérialisant leurs dominations sociales, les monastères donnant une base sacrée à leurs pouvoirs et sur des réseaux de fidélité et d’amitié pour asseoir leurs dominations régionales.
L’Eglise n’est pas étrangère à cette redistribution des pouvoirs. Le clergé contribue à la sacralisation de la monarchie. Les établissements ecclésiastiques exercent un pouvoir seigneurial sur des terres qu’ils administrent.
Surtout l’Eglise se situe au cœur des stratégies politiques locales (siège d’évêque, prébende canoniale, oblation).
Dans les royaumes de l’Est (Bourgogne,