Pouvons nous comparer le sport et la religion ?
Le stade et ses champions font-ils de l’ombre à l’église et ses dieux ? Les journalistes sportifs sont-ils les messies des temps modernes ? Sur le plan des pratiques, bien des équivalences peuvent être établies et amener tout un chacun à se dire que l’idée n’est pas si saugrenue. L’amalgame entre la religion et le sport ne peut pourtant se faire de manière aussi simpliste, les objectifs de l’un et de l’autre n’étant pas à tous points de vue comparables.
Selon certains linguistes, l’étymologie du mot religion viendrait du latin « religare », « rejoindre » ou « relier », indiquant la relation humaine au divin, mais aussi des humains les uns aux autres, à la fois sur le plan de la cohésion sociale et de l’attachement affectif. En partant de là, le sport et la religion ne peuvent être dissociés. Si les cérémonies religieuses ont pour objectif de réunir des personnes recherchant une relation avec un même dieu spirituel, les rassemblements sportifs ont eux aussi pour but de rassembler des personnes partageant une passion pour un sport, une équipe ou un individu représentatif d’une discipline.
Certaines valeurs sont communes aux religions et aux sports. La tolérance prônée dans les principales religions prend la forme de « fair-play » dans le monde sportif, la fraternité sera dénommée esprit de camaraderie et le rôle moral recherché par les principes religieux sera également induit par les activités sportives en occultant, par exemple, les inégalités sociales.
Le sport, présente comme beaucoup de confessions, ses propres dogmes que personne ne songe à remettre en question. Prenons pour seul exemple, « le sport, c’est bon pour la santé ». Et pourtant, si une activité physique, modérée intelligemment bien menée, est en effet bonne pour la santé, que dire d’un sport où l’on fait passer le bien-être de l’individu après la performance pure.
Les religions ont leurs croyants et leurs pratiquants, le sport ses