Poème albatros
Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité2. Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, lebonheur fugitif et l'idéal inaccessible (À une passante), la violence et la volupté (Une martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») et même entre les artistes à travers les âges (Les Phares3). Outre des poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda), l'horreur (Une charogne) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage) à travers l'exotisme.
Premièrement, analysons la structure et l’organisation utilisée par Baudelaire pour mettre en place cette analogie entre l’Albatros et le poète. En effet, ce poème est composé de quatre quatrains, chacun de ces quatrains est écrit sous forme d’alexandrin, et toutes les rimes sont croisées et suffisantes sauf quelques exceptions pour quelque rimes riches en fin de poème. On pourrait penser que c’est une structure poétique mais au contraire, cette organisation nous permet de distinguer clairement deux parties : les trois premiers quatrains constituent la narration alors que le dernier quatrain marque un changement