Poème autobiographique à la manière de nazim hikmet
Je suis né quelques minutes avant minuit mais bien après la date prévue, au cours d’un hiver rigoureux à la fin du 20ème siècle dans une petite ville de Bourgogne réputée pour ses vins et ses hospices.
J’aime les fleurs rouge vif, les tartines de kiri, Noël sous la neige, la plongée sous – marine, les gens honnêtes et sincères, le chocolat au lait, les arts du cirque, l’opéra et les grands hôtels, mais aussi les sorbets aux fruits et les sucettes au citron.
J’aime marcher sur les galets encore chauds en contemplant les couchers de soleil au bord de mer, assister aux spectacles de Florence Foresty et admirer le vol incertain des papillons tout en dégustant une boisson acidulée en été.
Je n’aime pas les courgettes ni les insectes, en particulier les moustiques aux longues pattes, les murs peints en jaune, les quenelles en béchamel, les après-midi pluvieux et froids passés à faire des devoirs, les retours de vacances, la course à pieds et les odeurs de grillé !
Je n’aime pas non plus les choux de Bruxelle, les lundis matins froids et démoralisants, les hypocrites, les égoïstes et les arrogants, les dictées, les contrariétés, les séries américaines à la télévision; mais j’ai surtout horreur de toutes les discriminations.
Il y a des gens qui connaissent toutes les sortes de plantes, moi ce serait plutôt tous les mets savoureux.
Il y a des gens qui se soucient en permanence de leur apparence, moi je n’ai pas besoin de ça pour être heureux !…
Il y a des gens qui se complaisent dans la solitude, moi je préfère ouvrir mon cœur à mes amis Il y a des gens qui pleurent sans cesse sur leur sort, moi je profite de la vie et je m’épanouis.
Il y a des gens qui prétendent avoir de la chance, moi j’ai surtout beaucoup d’espérance !
Quand j’ai eu huit ans, on a décrété que j’étais désormais « un grand garçon » : à cet âge