Poésie cocteau
Jean Cocteau définit dans les termes suivants l’effet que doit provoquer la poésie chez le lecteur : « lui montrer ce sur quoi son cœur, son œil glissent chaque jour, sous un angle et une vitesse tels qu’il lui paraît le voir et s’en émouvoir pour la première fois ».
Dans quelle mesure partagez-vous cette conception de la poésie ? Vous répondrez à cette question en un développement argumenté, appuyé sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.
Eléments de corrigé
Jean Cocteau récuse la recherche du beau langage, du beau thème, et prône au contraire une poésie du quotidien, qui s’inscrit dans le trivial et le banal. Est poète celui qui cherche à agir sur le réel, à le transfigurer, et ainsi parvient à réveiller les émotions du lecteur en lui offrant une perception et une sensation nouvelles. Cocteau n’hésite pas pour défendre sa conception à user d’un langage presque didactique, insistant sur le fait que la poésie doit " montrer " l’essentiel et pour cela user d’un " angle et d’une vitesse " particuliers. Par ces termes, il semble que le poète renvoie à un travail langagier effectué sur les mots mêmes, comme l’énonce d’ailleurs son texte programmatique extrait du Rappel à l’ordre. Il s’agira donc dans cette réflexion de s’interroger sur la fonction assignée à la poésie, sur son aptitude à convoquer conjointement l’expérience sensorielle et affective du lecteur, pour nous demander ensuite si la poésie ne pourrait pas aussi faire appel à la culture, à la tradition dans laquelle elle s’inscrit. Elle permettrait de la sorte le partage d’expériences qui nous sont communes par delà les frontières mêmes du langage.
Proposition de plan
I. Une poésie à contre-courant ?
1. Une poésie qui n’hésite pas à battre en brèche nos habitudes intellectuelles, notre confort, en refusant par exemple de s’inscrire dans le cadre habituel de la norme référentielle du langage.
2. Une poésie inscrite dans le