Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi ?
Intro : Il est possible parfois de ne pas se reconnaitre lorsque l’on fait certains actes qui ne nous ressemblent pas. En vérité, nous n’avions conscience que d’une infime partie de nous, ce qui provoque un sentiment interne qui nous pousse à croire que l’on est un étranger pour nous même. Prendre conscience de soi, n’est-ce pas devenir étranger à soi ?
Cependant, prendre conscience de soi consiste aussi à mieux nous connaitre puisqu’il s’agit de réduire en quelque sorte, la distance entre ce que l’on a conscience d’être et ce que la réalité nous renvoie.
La prise de conscience de soi implique une distance entre ce que l’on découvre être et ce que l’on croyait être. Cette distance est-elle ce qui me rend étranger à moi-même au risque de perdre ce qui fait l’unité du moi, ce qui correspond à l’identité ? Ou bien au contraire, cette distance est-elle la condition pour devenir reconnaissant de soi par soi, et ainsi me donnerais accès à une existence plus libre et donc plus réfléchie ? Puisque La conscience (cum-scientia : avec science) n’est pas dissociable d’une certaine forme de connaissance
I] Prendre conscience de soi, c’est produire une identité
Prendre conscience de soi, c’est passer d’une conscience immédiate, d’une perception du monde extérieur et de ses différents états, à une conscience réfléchie, à une conscience de soi qui se comprend en tant que sujet. Le sujet est le principal fondement d’un individu car, c’est un principe qui représente l’ensemble des états mentaux de cet individu.
A. Le « je » constitutif de la personnalité
Pour Kant, le pouvoir de dire « je » est une caractéristique logique au nom de la dignité humaine : il exprime cette idée dans son ouvrage, L’Anthropologie du point de vue pragmatique. Grâce à cette faculté, l’homme a le pouvoir de se « penser » et non pas comme les animaux, de se sentir exister. A la différence de l’homme, l’animal lui n’as qu’un