Prendre conscience de soi est-ce devenir étrangé a soi
* devenir : Du latin devinere « venir en ascendant », « arriver à ». Marque le passage à un autre état et est synonyme de changer. Le devenir exprime aussi le fait d�être soumis au temps.
* étranger : Différent, inconnu.
Classiquement affirmée comme pouvoir de réflexion et de synthèse, la conscience est sérieusement mise en cause depuis le XIXe siècle, d'abord par des philosophes, puis par la psychanalyse : il en résulte qu'on peut être tenté de n'y trouver désormais rien de plus qu'une source de tromperie sur ce que peut être la vérité d'un sujet. C'est particulièrement dans la « prise de conscience » – lorsque le sujet prétend mieux saisir ce qui se passe, aussi bien en lui qu'au-dehors – qu'interviendrait, et obligatoirement, un ensemble de déformations ou de falsifications. Doit-on en conséquence admettre que la prise de conscience de soi entraîne une étrangeté à soi-même, une véritable aliénation de ce que l'on était véritablement ? Même si intervient un tel phénomène, à première vue négatif, ne peut-on y déceler des aspects positifs ? Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi ?
* [I - Qualités classiques de la prise de conscience]
[A. La conscience comme marque d'humanité]
[B. La « substance pensante »]
[C. Prise de conscience et vérité]
Si l'on s'en tient à ce modèle cartésien, la prise de conscience s'accompagne d'une transparence à soi-même, qui est synonyme de vérité :