DOSSIER
-PRIMITIVISME-
L'art nègre

« L’art nègre a donné tant de vie à tant de peintres, à tant d’artistes ; il l’a conservée si simplement à l’art tout court qu’on peut considérer son apparition, sa révélation, en ce premier quart du vingtième siècle comme un de ces formidables évènements qu’enregistre l’histoire des civilisations. »
Paul Guillaume, « Le miracle nègre », vers 1930 ;
Repris dans les écrits de Paul Guillaume, Neuchâtel Ides et Calendes, 1993. Page 59.

« Toute « révélation » concerne moins l’objet qui l’a provoquée ou qui en a été l’occasion que le contenu profond de ce que cet objet a permis de découvrir. Ce n’est peut-être pas l’art nègre que les artistes modernes découvrirent au début du siècle mais ce fut probablement l’art moderne qui se découvrit en découvrant l’art nègre. Loin d’être une révélation, l’art nègre apparaîtrait comme un révélateur. »

Jean Laude, « La peinture française 1905-1914 et « l’art nègre ». 1968

Ces deux citations, l’une de Paul Guillaume, l’autre de Jean Laude, parlent de toute évidence du même phénomène, l’arrivée et la découverte de « l’art nègre » au début du 20ème siècle dans notre société occidentale, et les conséquences que cela a provoqué. « L’art nègre » voulant dire ici, l’art africain ou océanien.
Il est intéressant de pouvoir discuter de ces deux points de vue qui se rapprochent l’un de l’autre, mais d’une façon différente. On comprend vite qu’il est question de « l’art nègre » en tant que « révélation » ou « révélateur » pour notre société ? Doit-on vraiment faire une différence entre ces deux termes, ou ne pouvons-nous pas penser que les deux finissent par avoir les mêmes répercutions ? Et bien afin de connaître justement les diverses répercutions que ces arts africains et océaniens ont pu avoir sur notre société, nous essaierons au mieux, d’expliquer ces deux termes de « révélation » et « révélateur », en nous appuyant sur quelques exemples, qui je l’espère nous éclaireront sur la