Une scène de théâtre

Enfin, la comédie que jouent Mme de Clèves et M. de Nemours, le soin qu'ils ont pris de s'apprêter, les rôles que tiennent le roi et les reines et la mise en scène qui en découle suggèrent une grande théâtralité.
( Tout d'abord)Le duc de Nemours fait une entrée distinguée et bruyante, comme si il avait l'intention de se faire remarquer. « il se fit un assez grand bruit » (l.4) ou « quelqu'un qui entrait et à qui on faisait place » (l.5). Puis, comme pour montrer son assurance physique, il enjambe des sièges en se dirigeant vers la piste de danse. « qui passait pardessus quelque sièges » (l.9). Là, M. de Nemours cherche à séduire, à fasciner. Quant à Mme de Clèves, elle joue en quelque sorte la comédie de l'indifférence. Lorsque M. de Nemours arrive Mme de Clèves feint de ne pas l'avoir vu et cherche quelqu'un, autre que lui, avec qui danser « quelqu'un qu'elle avait dessein de prendre » (l.6). Ici, comme au théâtre, ces deux personnages jouent de manière excessive
(Ensuite)M. de Nemours et Mme de Clèves ont pris le temps de se préparer longuement et soigneusement comme pour chercher à plaire à quelqu'un « elle passa tout le jour […] à se parer »(l.1) ou « le soin qu'il avait pris de se parer » (l.11). Pareillement à une scène de théâtre, on peut penser ici, qu'ils se sont costumés dans leur coulisses, leur propre maison, pour apparaître au bal.
(Puis)Dans cet extrait, le roi et les reines jouent les rôles de metteurs en scène. C'est le roi qui ordonne à Mme de Clèves de prendre pour partenaire de danse M. de Nemours « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait ». Le roi orchestre son bal, il décide de ce qu'il s'y passe. C'est le roi qui déclenche l'engrenage de la rencontre entre ces deux personnages. Une fois la danse finie, le roi et les reines les font venir promptement. « ils les appelèrent […] sans leur donner le loisir de parler à personne ». Ils veulent savoir si, lors de la danse, ils ont compris mutuellement qui ils