Principe de precaution
LE PRINCIPE DE PRECAUTION
Dès le 18ème siècle, dans une communication à l’Académie royale des sciences (1760), à propos de la polémique entre les adversaires et les partisans de l’inoculation de la petite vérole (la variole actuelle maintenant éradiquée) d’Alembert préconise un modèle méthodologique fondé sur un calcul de probabilités, de morale et de politique concernant « le risque de mourir de la petite vérole naturelle quarante fois plus grand que celui de mourir par l’inoculation » et conclut : « l’inoculation mérite d’être encouragée. Voilà ce me semble le parti que doit , prendre le gouvernement sur cet important objet ». Cette méthodologie a encouragé ses élèves, en particulier Laplace qui devint fondateur de la théorie des probabilités et c’est à P. Louis que revient la première application raisonnée de la « méthode numérique » à la clinique et à la thérapeutique (1825-1845) très approuvée par A. Trousseau, sans oublier le livre méconnu de Gavaret : « Principes généraux de statistique médicale » (1840), application poursuivie également par l’Institut national d’hygiène (Professeur Bugnard), et par l’OMS ... La protection de la santé publique et de la personne humaine, les règles générales d’hygiène, les maladies contagieuses, les épidémies et les fléaux sociaux ont été, ensuite au début du 19ème siècle, l’objet de préoccupations qui ont motivé l’intervention de médecins comme Villermé (1782-1863) en France, fondateur des premières Annales d’hygiène publique et de médecine légale, Virchow (1860-1902) en Allemagne, proclamant : « le médecin est l’avocat naturel des patients et la question sociale relève de ses compétences » (réformes médicales) ou de philosophes comme Auguste Comte à qui nous devons cette affirmation : « science, d’où prévoyance, prévoyance, d’où action » et la prévoyance a bien été à cette époque la grande inspiratrice des