Jean-Baptiste Roux
Premier retour sur controverse – Conférence de méthode d’Abécédaire politique « Prions l’autorité de rester dans ses limites. Qu’elle se borne à être juste ; nous nous chargerons d’être heureux »1. Cette phrase, tirée du célèbre discours de 1819 de Benjamin Constant
– De la liberté des Anciens comparée à celles des Modernes – nous interroge sur les relations entre les deux notions qu’elle convoque : le politique et le bonheur.
Nous pouvons premièrement nous accorder si …afficher plus de contenu…

La première est que ces philosophies ne nous immunisent pas contre l’adversité du réel. Une culture de l’impassibilité peut-elle vraiment nous aider à faire face à la maladie ou à la famine ? Peut-on être heureux dans de telles conditions ? La critique s’avère d’autant plus pertinente pour un épicurisme abstrait qui semble nous conseiller de s’éloigner du monde social, monde qui apparaît alors comme une susceptible aide à cette adversité.
De plus, l’éthique stoïcienne apparaît comme laborieuse, exigeante, et prête à la volonté des individus une force supérieure, capable de gouverner notre être intérieur. Ainsi, Spinoza dans son Ethique, réhabilite la notion de plaisir – « Et ce n’est certes qu’une sauvage et triste superstition qui interdit …afficher plus de contenu…

Il s’agit maintenant de montrer que le bonheur est un enjeu politique. Si le bonheur est plurivoque, nous pouvons penser le rôle du politique à travers ce que le bonheur est à minima (une absence de malheurs) et ainsi considérer que la communauté politique doit assurer les fondements nécessaires à cette absence de souffrances, au travers par exemple de l’Etat-Providence (1). D’autres prérequis au bonheur que peut garantir l’Etat existent également, qu’ils se construisent en opposition
(plus ou moins forte) à l’Etat social comme le libre-marché (2) ou de manière plus complémentaire comme la préservation de la Cité et la paix