Procedes revlant de la misere du peuple
On peut d'abord étudier le recours fréquent aux comparaisons et aux métaphores, dans les textes de La Bruyère, de Victor Hugo, de Rimbaud et de Zola. Le texte de La Bruyère est bâti essentiellement sur la métaphore filée de l'animal. L'assimilation des êtres humains à des animaux ménage un effet de surprise produit sur le lecteur. C'est seulement au milieu de la longue phrase que le lecteur découvre que La Bruyère décrit des humains : « ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. ». Les métaphores animales, l'animalisation des êtres humains que l'on relève dans certaines expressions (« animaux farouches », « des mâles et des femelles », « la terre qu'ils fouillent », « des tanières »), font comprendre que ces paysans qui vivaient sous le règne de Louis XIV avaient des conditions de vie atroces, qui les rapprochent des bêtes affamées. Il est frappant de retrouver l'emploi du mot « tanière », métaphore s'appliquant aux logements des ouvriers, dans le Discours de Victor Hugo, un siècle et demi plus tard; comme si l'Histoire stagnait, comme si la misère, niant la dignité humaine, restait au fond toujours la même. Les « masures » dont parle le député Victor Hugo deviennent dans la même phrase du paragraphe trois « ces tanières où il y a des créatures humaines ». Et dans le texte de L'Assommoir, le père Bru, pauvre entre les pauvres que la courageuse Gervaise prend en pitié, dans son réduit sous l'escalier, vit comme un animal: il se blottit « comme une marmotte [... ] sur un tas de paille ». Il est « comme un chien pour elle, une bête hors de service, dont