Processus de restructurations
*Nous remercions nos relecteurs pour leurs commentaires judicieux et très opérationnels, ainsi que pour leur encouragement.
Introduction
Les processus de restructuration conduisent à des négociations souvent très difficiles à démêler. La pluralité intrinsèque des intervenants, couplée à la situation de l’entreprise et aux motifs économiques invoqués par la direction, conduit à la production de discours difficiles à analyser. Les négociations autour des facteurs économiques et sociaux se formalisent également dans un champ sémantique très spécifique. Il n’est pas rare que les comptes-rendus des réunions entamées sur des points de discussion extrêmement techniques, se concluent sur des discussions beaucoup plus générales, qui mettent à mal la linéarité et la cohérence générale de la négociation. Quand les décisions portent sur la productivité des sites ou des établissements, les charges indirectes ou le chiffre d’affaires de l’entreprise ou de l’unité de production, les arguments contradictoires échangés sont par ailleurs d’une nature hétérogène. En outre, on observe souvent que la visée purement technique de la discussion autour du chiffre comptable ne constitue bien souvent qu’une petite partie des controverses. Entre la dimension purement technique des questions de restructurations et les cadres institutionnels prégnants sur la réglementation des licenciements ou la définition de dispositifs légaux (comme par exemple, les plans sociaux ou plans de sauvegarde de l’emploi –PSE-, les cellules de reclassement), le rapport de force s’établit dans un contexte d’opposition très large.
Le discours produit est donc par nature intrinsèquement lié au temps du processus de restructuration (et de négociation qui s’y rattache). Or, ce processus est déterminé par deux facteurs :
-l’un est contingent, et dépend de la situation de l’entreprise et