Protection de l’environnement et relations internationales
Il s’agit d’un extrait d’un ouvrage de Philippe Le Prestre intitulé Protection de l’environnement et relations internationales[1]. Le présent chapitre consiste avant tout en une sorte d’historique de la thématique depuis son avènement, qu’il situe à la fin du XIXe siècle ; il analyse rapidement les causes et effets de ces évolutions historiques, tout en restant à un niveau essentiellement institutionnel. L’auteur subdivise la période traitée en trois phases.
La première phase s’étend de la fin du XIXe à la Conférence de l’UNESCO de 1968. Selon, lui, les premiers à s’être préoccupés des questions d’environnement ont été les scientifiques, puis les autorités nationales des pays industrialisés. La protection de l’environnement à l’époque était surtout liée au « contexte économique immédiat »[2] et consistait surtout à protéger les ressources naturelles dont dépendent une activité humaine afin de garantir celle-ci (par exemple la pêche).
Les accords internationaux en la matière, surtout bilatéraux, obéissent à la même logique et concernent surtout la gestion commune des stocks nécessaires à l’économie des pays contractants. La vision de la protection de l’environnement est donc très anthropocentriste et il n’y a pas de concertation globale.
Cela changera dans l’après-guerre, notamment avec la création de l’ONU et en son sein d’institutions s’attachant à certains secteurs de politique environnementales. Une suite de catastrophes écologiques dans les années soixante sensibiliseront grandement l’opinion publique occidentale à ces problèmes.
Cette prise de conscience se concrétisera avec la Conférence de l’UNESCO sur la biosphère en 1968, qui pour la première fois pose la question de l’environnement en lien avec le progrès de l’humanité, au niveau mondial.
La deuxième phase, entre 1968 et 1986, ne signifie pas une rupture