Protectionnisme encore défendable ?
Le protectionnisme est-il encore défendable ?
Introduction :
- Au cours de la campagne présidentielle en France, on a pu déceler dans les discours plusieurs tentations protectionnistes. Invité par Dominique de Villepin lors de la conférence sur l'emploi et les revenus, le 14 décembre, l'historien Emmanuel Todd plaide pour un « protectionnisme européen ».
Plume de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, Hakim el-Karoui a, lui, publié un essai sur ce thème dans lequel il explique : « Le libre-échange et l'inégalité, ça ne marche plus » et propose de faire le choix de « la souveraineté européenne ». Site Internet à l'appui (www.protectionnisme.eu), il s'efforce de convaincre les candidats. Nicolas Sarkozy a affirmé, dans un entretien aux Échos, le
9 novembre : « Entre la protection et le protectionnisme, je cherche un chemin équilibré » . Le
20 décembre, à Strasbourg, Ségolène Royal a déclaré : « L'Europe devra être un espace de protection, parce que si nous voulons sauver notre modèle social, alors nous devrons (...) utiliser tous les moyens pour protéger nos marchés, nos emplois, nos salariés, notre industrie, tout en restant bien évidemment ouverts sur le monde, mais à armes égales
- Le protectionnisme vise à protéger de la concurrence internationale le marché intérieur d'un pays.
On peut distinguer plusieurs mesures protectionnistes différentes : des mesures tarifaires comme les droits de douane, les restrictions quantitatives ou contingentements (quantités maximum pouvant être importées) et les obstacles paratarifaires, entraves au commerce de nature très diverse.
- Alors même que se développe dans notre pays une discussion importante sur l’intérêt potentiel d’un retour au protectionnisme, alors que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est en panne et le que « cycle de Doha » est ouvertement contesté, le protectionnisme s'avère-t-il encore défendable à l'heure de la globalisation ? Des arguments en faveur du protectionnisme