Protectionnisme ou libre-échange ?
La question du choix politique entre libre-échange et protectionnisme est une question classique de l'économie depuis ses débuts. A l'extrême opposé du libre-échange, le protectionnisme est une politique économique menée par un Etat, qui vise à protéger l'espace national face à l'entrée et la concurrence des produits étrangers. D'ailleurs, au sujet du protectionnisme, la plupart des économistes mettent en garde contre les risques d'aggravation des difficultés économiques qu'il comporte. Pourtant, l'histoire et la théorie fournissent de sérieux arguments en faveur du protectionnisme. Mais celui-ci se révèle difficile à mettre en place efficacement et apparaît souvent néfaste à l'intérêt général. Aujourd'hui, les partisans d'un repli national gagnent du terrain en Europe et en France. Du Front National de Marine le Pen à l'économiste Jacques Sapir en passant par Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Todd, Arnaud Montebourg et d'autres, chacun avec sa sensibilité et ses engagements, tous verraient d'un bon œil le retrait de la mondialisation qui passerait par des politiques protectionnistes. Les coûts économiques et politiques d'une telle promotion de la souveraineté économique nationale en font une voie dangereuse mais qui semble clairement gagner du terrain politique. A fortiori, l'orientation que nos dirigeants politiques ont prit depuis plus d'un demi siècle est la course au libre-échange, à la mondialisation à outrance par le biais notamment d'un abaissement radical des frontières nationales. Toutefois, la crise des subprimes a ravivé le débat, engagé bien avant 2008, sur les bienfaits supposés de la mondialisation. En effet, sous l'effet de la crise, la mondialisation laisse présager un futur plus morose. Dès lors, le protectionnisme peut-il être une alternative souhaitable, une solution même, ou demeure-t-il en danger pour l'économie mondiale ? Si un protectionnisme radical n'est évidemment pas la solution aux maux actuelles de l'économie