Proust 3
On relève ainsi divers contrastes concernant l’aspect physique, l’âge, le comportement :
C’est surtout la seconde qui en est l’antithèse la plus réussie puisqu’elle oppose la lourdeur présente et la légèreté passée.
L’expression « vieux maréchal ventripotent » (l. 23) est particulièrement assassine. Désignant la « lourde dame », autrefois valseuse blonde et légère, elle en masculinise la féminité par le terme militaire « maréchal », insiste sur l’âge et sur une allure physique disgracieuse.
3- Temps, mémoire et écriture
Nécessairement confrontée au temps, la mémoire s’associe à l’écriture pour exprimer le vieillissement et le sentiment d’incompréhension face à la mort qu’elle préfigure. exprime le vieillissement, le met en rapport avec le souvenir, s’interroge sur l’énigme de la vie et du temps, fait se télescoper passé et présent par ce qui est justement appelé un « contraste bouleversant ». La longueur même de la phrase n’est pas sans analogie avec la lenteur, « alentissement » de la vieillesse et capture du temps qui fuit par l’écriture.
son temps, depuis les controverses de l'affaire Dreyfus jusqu'à la guerre de 1914-1918.
Après plusieurs années passées dans une maison de santé en province, le narrateur mal rétabli revient à Paris. Au cours d’un bal, il retrouve des gens qu’il n’a pas vus depuis plusieurs années. Il a d’abord l’impression qu’ils sont grimés mais réalisant que ces derniers ont simplement vieilli, il mesure le temps écoulé et note son action dévastatrice comme le montre le portrait du duc de Guermantes.
[...] La comparaison de la figure du duc avec « les belles têtes antiques » met en évidence le pathétique de la description. L’œuvre du temps sur le duc le rend méconnaissable au point que le narrateur avoue : « je ne l’eusse sans doute pas reconnu, si on ne me l’avait clairement désigné. » La métaphore filée « belle chose romantique », « bloc », « belles têtes antiques », « promontoire » rend compte