Proust
Bilan non exhaustif de la critique proustienne
Marcel Proust, Samuel Beckett, éditions de Minuit, 1930
Traduit très tard en français (1990), le livre est important car dès 1930, Samuel Beckett comprend la dimension psychologique proustienne, et la dégage de sa connotation mondaine, aristocratique, etc. Beckett rend à Proust toute sa gravité et détruit l’image d’un Proust superficiel, observateur mondain.
Beckett comprend que Proust est un écrivain extrêmement cultivé, et qui est très au fait de la pensée philosophique et scientifique de son temps. Il sera le premier à comprendre les origines Schopenhaueriennes de l’esthétique proustienne. Il met en lumières l’une des angoisses proustiennes : celle de la perte et de la destruction, la hantise de la dissolution du moi. Il analyse admirablement la thématique du Temps, montre aussi que la grandeur de Proust est de montrer le monde comme lui aussi fluctuant, indéterminé, c’est-à-dire à l’image de l’homme. L’idée est récente et va à l’encontre de la Thèse cartésienne, à savoir celle d’un homme indéterminé dans un monde déterminé.
Il analyse avec justesse la place de la mémoire et de l’habitude dans l’œuvre proustienne, de même que celle de l’amour. Proust était-il incapable d’aimer, suggère Samuel Beckett, qui présente une figure de l’écrivain plutôt tragique et âpre. Sa Thèse est la suivante : les mondanités sont dans l’œuvre proustienne le masque qui cache une terrible obsession, celle du néant, de la précarité et de la fragilité du sujet.
Sa conclusion est que l’autobiographie ne conduit pas Proust à une autocélébration, qu’elle n’est pas une Odyssée du sujet, qu’elle conduit à autre chose. C’est ce que nous essaierons de comprendre ici.
Proust, théorie pour une esthétique, Anne Henri (chapitre II)
Marcel Proust, Anne Henri
Proust romancier, le tombeau égyptien, Anne Henri, Flammarion
Proust, une vie, une œuvre, une époque, Anne Henri, Balan, 1986
La Tentation de