Préface des Amours Jaunes de Tristan Corbière
Edouard-Joachim Corbière (appelé Tristan Corbière) est né le 18 juillet 1845 à Ploujean en Bretagne, et mort le 1er mars 1875 à Morlaix. Il publie en 1873 Les Amours Jaunes, le seul recueil de sa courte vie. Il était très fier de son père, Edouard Corbière, qui était à la fois marin, homme d'affaire, journaliste et écrivain; il est l'auteur du roman Le Négrier, qui fut un franc succès et lui confère une célébrité nationale. Tristan a une enfance heureuse. A ses 14 ans, il fut envoyé au pensionnat de Saint-Brieuc. C'est à ce moment qu'il commença à souffrir de rhumatismes qui lui gâchera l'existence, et ce jusqu'à la fin de sa vie. En attendant, il étudie, et va au lycée de Nantes pour en partir deux ans après, son état de santé s'aggravant. Il va vivre dans le sud de la France, lire les œuvres de Victor Hugo, Baudelaire et Musset. Il retourne ensuite en Bretagne à Roscoff, où les habitants décidèrent de l'appeler « l'Ankou », ce qui signifie « le spectre de la mort », à cause de son apparence squelettique, de son horrible maigreur, soit de sa maladie qui le rongeait. Il parti ensuite en Italie en compagnie du peintre Jean-Louis Hamont, et découvre Naples, Gênes, Capri, et rentre en France après s'être arrêté quelques instants à Rome. Au printemps de 1871, il rencontrât Armida-Josefina Cuchiani, et tomba amoureux d'elle, il en fit sa muse ; le recueil débute et se termine d'ailleurs pas deux poèmes s’appelant « Le poète et la Cigale », chacun dédié à cette femme, qu'il appelait sans raison Marcelle. On suppose que le titre des Amours jaunes vient de cette passion envers cette femme, qu'il désigne en quelque sorte le cocuage, la trahison (même si certains affirment le rapport entre les amours jaunes et le rire jaune, exprimant l'ironie.) Il voyagea ensuite beaucoup avec elle et son amant, le compte Rodolphe de Battine, et côtoya de nombreux artistes, dont des peintres (lui-même peignait et gravait, et a fait beaucoup d’autoportraits caricaturaux). Il