Prévention des risques liés a une alcoolisation foeto maternelle
Plus de 2 000 enfants naissent chaque année en France avec des malformations ou des troubles liés à la consommation d’alcool par la femme enceinte. Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), décrit pour la première fois en France par P. Lemoine, associe dans sa forme complète un retard de croissance intra-utérin, un visage évocateur (dysmorphie crano-faciale), des malformations cardiaques ainsi que des malformations du système nerveux central. Les travaux récents ont établi que, même en l’absence de l’ensemble de ces éléments, l’alcoolisation au cours de la grossesse se traduit fréquemment par des troubles du comportement exprimés soit dès la naissance (agitation, troubles du sommeil), soit seulement au cours de la première enfance, voire à l’adolescence (difficultés d’apprentissage et d’acquisition du langage, retard scolaire,…) L’alcoolisation au cours de la grossesse représente ainsi un facteur majeur de risque de retard mental d’origine non génétique.
Il convient de souligner qu’une exposition prénatale à l’alcool se traduit par un risque embryo-fœtal à tous les stades de la grossesse, et notamment à son début. De plus, ce risque concerne toutes les variétés de boissons alcooliques (vin, bière, cidre, spiritueux, etc.) et est présent même lors de consommations ponctuelles. C’est ainsi que la prise successive de plusieurs verres en une même occasion en début de grossesse peut provoquer des malformations majeures en perturbant gravement les mécanismes de l’embryogenèse.
Les études épidémiologiques n’ayant pu mettre en évidence un seuil de consommation de boissons alcooliques au cours de la grossesse qui serait sans effet délétère pour l’enfant, l’option « zéro alcool » doit être préconisée pendant toute la grossesse, et ce dès son