Père Goriot
L’excipit du roman permet une relecture de l’œuvre.
I Une comédie humaine
A La mort du christ de la paternité
Le père Goriot est un homme dépouillé et finalement « tué » par ses filles. Lui a du travailler et s’est aussi tué à la tâche pour elles. Mais elles ne le lui rendent pas et il agonise seul. Sa mort laisse indifférent beaucoup de monde.
Seul Rastignac et Bianchon paye et assiste à l’enterrement, qui est à l’image de son agonie. Il est sous le signe du « vide » : pas de famille, voitures armoriées mais vides (seul l’apparence compte), cortège réduit au minimum, absence d’éloge funèbre, pas de temps et pas d’argent.
La cérémonie est expédiée, le prêtre est pressé : il bâcle son travail.
Le Père Goriot représente un christ sacrifié : il va au bout de sa passion pour ses filles et il est un objet de souffrance.
Les verbes à la voie passive en fond un objet et il termine délaissé : même sa mort ne sert à rien. Cet excipit est extrêmement pessimiste, tout comme son auteur.
B La naissance de l’arriviste
Rastignac, à l’enterrement fait le deuil des ses illusions.
Il a également la manière d’agir d’un fils : il a fait toutes les démarches nécessaires à l’enterrement.
En remettant le médaillon sur la poitrine du père Goriot, Rastignac enterre en même temps la pureté. Il ne parle pas, ses émotions sont celles d’un fils spirituel.
Lorsque Rastignac reste seul, on voit le croisement entre le père qui meurt et le fils qui naît. Sa larme représente la tristesse, la pureté et la résurrection. Il évolue ainsi et devient un arriviste : tous ses choix sont fait en fonction de cela.
Il en a marre d’avoir honte : sa larme est aussi une larme de honte et de rage au moment où il réalise qu’il est pauvre et qu’il n’a pas un sous en poche.
Ce détail trivial le décide à en finir avec la pauvreté.
Il contemple Paris et se pose en conquérant : il lui pose un défi de pouvoir et d’argent (« avidement »).
Paris est donc une ruche