Qu'est-ce qu'un esprit libre ?
L’anonymat, quand il y a véritablement publication anonyme, est souvent de pure forme, et constitue un simple jeu avec le lecteur, appelant des lectures à clés. Le refus de l’auctorialité apparaît également dans un grand nombre de romans signés par leur auteur. Il existe un grand nombre d'articles sur le sujet. Ouvrez d'autres textes romanesques du XVIIIe : vous verrez que l'auteur ne se présente très souvent que comme un simple traducteur, éditeur d'un manuscrit retrouvé ou confié, compilateur de correspondances, raconte qu'il écrit sous la dictée, etc. Les préfaces de ces textes sont riches d'enseignements : les romanciers utilisent le discours préfaciel pour définir leur rapport à l’écriture romanesque.
C'est une pratique courante que de se faire passer pour éditeur ou traducteur d'un texte, pour éviter d'en porter la responsabilité (vis-à-vis de la censure ou de la critique par exemple). Trop courante d'ailleurs, les lecteurs de l'époque n'étaient pas dupes et la véritable identité de l'auteur était souvent véritablement connue. Voltaire est bien l'auteur de Candide.
1)
le titre complet de l'œuvre est Candide ou de l'optimisme. L'optimisme désigne « le système de ceux qui prétendent que tout est bien, que le monde est le meilleur que Dieu ait pu créer » (dictionnaire de Trévoux, 1771). Candide donne lui même sa définition : « C'ets la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal » (Chap. 19, l. 48, p. 104)
Candide
Personnage éponyme - c’est-à-dire qui donne son nom au titre de l’œuvre – il est le personnage principal du conte : on suit à travers les trente chapitres ses aventures, ses joies et ses malheurs.
Voltaire ne nous le décrit pas physiquement ; on sait seulement qu’il « avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple, c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide » (chapitre 1).
Son nom suggère son innocence, sa candeur et la pureté d’une attitude sans défiance : il est donc juste qu’au sortir du paradis de