Quand l'ailleurs rencontre l'ici
Sénèque. La colère
« - J’ai toujours des problèmes avec les mêmes familles.
-Il/Elle ne comprend rien, il/elle est dans la classe mais parfois je me demande s’il/elle est vraiment là ?
- Oh...Lui c’est normal, ses parents ne sont pas d’Ici.
-Quand je convoque ses parents, ils ne viennent jamais et d’ailleurs est ce que j’ai déjà vu ses parents à l’école ?
-Ma’p komprann pou ki li profésa’a toujou ka voyé on papel pou vinn an lékol ou...Pouki sa ? Jis lé mal vant’ pran li an ka voyé’y lékol ou.
- ......... Mais réponds quand je te parle......ta maman ne viendra pas à la réunion comme d’habitude.....tu lui as donné le papier..........de toute façon c’est toujours pareil, retourne t’asseoir et que je ne t’entende pas ...........
-Man, profésè’a di’m konsa ma’p pou palé fransé bo kaz »
Tel un dialogue de sourds, voilà les discours qui peuvent être entendus au détour d’une demande faite au Réseau d’Aide aux Enfants en Difficulté (R.A.S.E.D) ou lors d’un entretien avec un parent et l’enfant.
Avec la quasi-certitude, pour tous, d’avoir raison et finalement ne pas comprendre ce que l’autre, qu’il soit d’Ici ou d’Ailleurs, perçoit de la situation. Situation qui peut devenir rapidement conflictuelle, sans espoir d’en sortir.
Chacun campe sur ses positions sans percevoir, recevoir le message de l’autre.
Ces malentendus, nous amène à nous poser la question sur la posture que doit adopter le psychologue de l’Education Nationale pour favoriser l’identification et la résolution des difficultés scolaires de l’enfant de migrants et du rapport à l’école de ses parents.
Pour cela, nous allons, tout d’abord, définir ce qu’est le concept de vulnérabilité en générale, pour continuer sur la « vulnérabilité psychologique spécifique » et ses facteurs chez les enfants de migrants, telle que