Que gangne t'on a echanger
Le sujet exige de distinguer différents types d’échanges et de penser à leur opposition éventuelle. On échange des biens, des services, des idées. Mais cette réciprocité est-elle bien la condition du rapport à l’autre ? Faut-il se donner autant, ou se rendre la pareille pour connaître un véritable échange ? Faut-il s’échanger des choses pour avoir de bons rapports, ou le vrai rapport est-il indifférent aux comptes et aux intérêts ?
Par nature, l’échange implique réciprocité. Il a donc vocation à rapporter quelque chose. Mais quoi ? Et à qui ? Que gagne-t-on à échanger, à débattre par exemple, à se réunir et à discuter ? Tous les échanges sont-ils profitables ? Sont-ils nécessairement féconds ? N’y a-t-il pas des échanges infructueux, ou injustes, voire des échanges mesquins ? En effet, d’un côté, évidemment, le propre de l’échange est de procurer un bien. Mais, de l’autre, l’habitude de troquer une chose contre une autre ne rend-elle pas calculateur et indifférent à l’autre ? Le rapport à l’autre peut-il donc se réduire à un échange d’intérêts ? Pour véritablement échanger avec un autre, ne faut-il pas cesser d’échanger quelque chose ?
On pouvait commencer par réfléchir aux différentes sortes d’échanges, en montrant leurs avantages respectifs. A propos des échanges intellectuels, on pouvait s’appuyer sur la fonction du dialogue pour Platon, dans Phèdre par exemple : l’échange permet de s’ouvrir aux autres mais aussi de se connaître soi-même. L’autre est le miroir de l’âme. Plus concrètement, on pouvait penser aux gains des échanges professionnels. La division sociale du travail (échanges de compétences spécialisées contre un salaire) augmente à la fois la qualité et la quantité des services rendus. On pouvait enfin tenter de justifier les échanges sociaux : que gagnent les hommes à faire société ? Hobbes pensait que la fonction des rapports sociaux est d’éliminer la peur qu’ils s’inspirent les uns aux autres.
Mais ces différents