Le Constituant de l’été 1958 avait pour objectif de bâtir un régime qui marquerait une coupure avec la tradition des République défaillantes précédentes. L’efficacité de ces-dernières, et à fortiori la IV République, a été à juste titre critiquée par le Général De Gaulle, à travers le reproche de l’absence d’un Exécutif fort. Il était alors question de régimes parlementaires qui ressemblaient à s’y méprendre à des régimes d’assemblée. C’est dans l’optique de délaisser définitivement ce type de régime, et de redonner au pouvoir exécutif la place qu’il occupe dans l’imaginaire de De Gaulle, que naquit la Vème République par la nouvelle Constitution du 4 octobre 1958. Une rapide lecture de celle-ci nous entraîne à remarquer la place conséquente qu’occupent effectivement le Chef de l’Etat et le Gouvernement. Ne faut-il pas attendre le Titre IV pour voir mentionné le rôle du Parlement Français, alors que celui du Président de la République et du Gouvernement sont cités respectivement Titres II et III ? Sans crier à l’ostracisme, force est de constater que le Parlement, et surtout son pouvoir législatif (pouvoir d’initier, de façonner et de voter les lois), semble tout de même légèrement « relégué » en seconde zone. De plus il semble de plus en plus concurrencé par des institutions extérieures, comme l’Union Européenne. Il existe effectivement nombre de circulaires européennes qui contraignent les pays membres à légiférer dans un cadre prédéfini par l’Union. Il en va de même pour les « concurrents » intérieurs. C’est notamment le cas de la production de norme de la part des collectivités locales dont le pouvoir et l’influence augmentent du fait de la décentralisation. Enfin il ne faut pas oublier le revers de la médaille de l’utilisation fréquente du référendum : certes le peuple peut s’exprimer directement sur une question précise, mais ceci court-circuite de fait l’étape parlementaire du processus d’élaboration de la loi. Ceci dit malgré cette incontestable régression