Aujourd’hui les média utilisent la notion de réseau qui leur sert de support de création et d’environnement de diffusion et d’expression. L’univers des médias a pris le pas sur la réalité. En art, l’emploi de produits manufacturés est courant. Mais quel est l’intérêt des produits manufacturés dans l’art ? S’il est vrai qu’ils permettent de porter un autre regard sur le monde, il est aussi vrai qu’ils apportent une efficacité à l’oeuvre et bien plus en lui donnant une autre forme de vie.

Un produit manufacturé est un objet résultant d’une activité humaine sur des matières premières, dans l’objectif de remplir un besoin final de l’homme. Mais qu’advient-il de ces objets après qu’ils aient été utilisés pour remplir un besoin humain ? Les objets ne doivent pas être vus que du seul point de vue pour lequel ils ont été créés. Certains artistes se sont penchés sur ce questionnement. C’est là qu’est apparu un nouveau terme, celui de ready-made. Un objet manufacturé peut devenir une oeuvre d’art du seul fait de la signature d’un artiste. L’artiste est alors celui qui porte un autre regard sur le monde. Mais l’objet manufacturé doit pour cela perdre son usage premier, il doit devenir inutile. Le « porte bouteille » de Marcel Duchamp n’est plus assigné à sa fonction première.
« Historia de amor » de Jorge Macchi utilise un produit manufacturé, la feuille de papier journal qu’il détourne en la vidant de texte. Seule une petite partie de texte demeure. Par cette action, il détourne de sa fonction première la feuille de papier journal et il la destine à revaloriser quelque chose qu’on n’aurait peut-être pas regardé.
De la même manière, Pierre Malphettes est un sculpteur contemporain qui formalise des phénomènes et éléments naturels en empruntant des produits manufacturés au monde industriel. Il fait naître une poétique ambivalence, physique, chargée de séduction et de tension comme dans HEA-point limite où il enlève de la matière (comme une progression cellulaire) sur une