Quel importance accordez-vous à l'histoire dans un roman?
Le problème central pour la littérature est-il celui de l’histoire ?
Nous essaierons de voir si le roman peut-être intéressant sans « histoire », si d’autres centres d’intérêt, tels que la connaissance et le style sont susceptibles de compenser le simple intérêt dramatique.
Ce qu’on appelle l’histoire, c’est une succession d’événements, distribués dans un début, un milieu et une fin, ou encore, depuis Balzac, une exposition, des péripéties constituant le déroulement de l’intrigue, et un dénouement.
On éprouve de l’intérêt pour l’histoire parce que, par curiosité naturelle, une fois qu’on a lu le début, on a envie de connaître la suite et surtout la fin.
La littérature en général et le roman en particulier fonctionnent depuis l’ori- gine sur cet intérêt dit « dramatique
Depuis La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, considéré comme le premier roman d’analyse (l’héroïne va-t-elle céder aux avances du Prince de
Nemours ou rester fidèle à son mari ?), en passant par les Misérables de V.
Hugo (Jean Valjean parviendra-t-il à échapper à Javert ?), par Salammbô de
G. Flaubert (Mathô va-t-il pouvoir séduire Salambô ?), par Moby Dick de
Melville (Achab va-t-il trouver et tuer la grande baleine ?) jusqu’à Je suis une légende, de Richard Matheson (Neville va-t-il échapper à l’épidémie de vampirisme ?), le lecteur de roman a envie de savoir la fin.
Le romancier habile saura ménager les rebondissements, les moments de tension ou de détente, propres à donner le plaisir attendu par son