Quelle est l'importance de la relation au lecteur dans un projet autobiographique ?
Rousseau, Stendhal et Yourcenar sont issus de trois siècles différents mais ont tous trois écrits de manière autobiographique. Bien que leur style soit différent, leurs écrits sont comparables. Le corpus nous propose des extraits issus du début de trois livres de ces auteurs : Dialogues, Vie de Henry Brulard et Mémoires d’Hadrien, respectivement. Les œuvres de Stendhal et de Rousseau sont réellement autobiographiques tandis que l’œuvre de Yourcenar est une fiction mimant l’autobiographie. A la lecture de ces trois textes, on peut remarquer que les écrivains s’adressent aux lecteurs à travers des procédés communs : ce sont des pactes autobiographiques. Ils servent à prouver aux lecteurs que les faits racontés sont réels, et expliquent de manière implicite ou explicite que les lecteurs doivent faire confiance à l’auteur quant à leurs écrits. Quels rôles le lecteur a-t-il et pourquoi la relation au lecteur est-elle importante dans un projet autobiographique ? Premièrement, nous analyserons la relation qu’établit l’auteur avec ses lecteurs, puis nous nous demanderons quelle importance a le lecteur dans une autobiographie.
Dans les textes du corpus, les auteurs s’adressent de différentes manières aux lecteurs : ils utilisent tous les trois le discours direct mais Yourcenar s’appuie sur une lettre qui s’adresse originellement à une seule personne. Dans cette fiction imitant l’autobiographie, elle se met dans la peau d’un homme, Hadrien, s’adressant à son successeur. Pour cela, elle utilise le pronom « tu », ce qui montre que les deux personnages ont une relation intime. Or, en lisant ce texte, le lecteur s’identifie à ce « tu » dont on ne sait rien : le lecteur devient indirectement le destinataire et se voit confié les mémoires d’un homme. On constate que Rousseau et Stendhal parlent d’eux aux lecteurs mais gardent tout de même beaucoup de distance : à