Quelle politique du rire

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L'humour est un sujet trop sérieux pour le laisser aux mains des comiques ou, pire, de ceux, hommes politiques en tête, qui prétendent lui assigner des limites. Aujourd'hui, le rire est un élément important en France comme partout en Occident. Dans les médias, des émissions telles "Les Grosses Têtes" ou celles de Laurent Ruquier voisinent avec les nombreux commentaires satiriques de l'actualité. Aux Etats-Unis, l'industrie du divertissement investit des millions de dollars pour faire rire les téléspectateurs, soir après soir. Particularité française, les échanges entre les hommes politiques et les comiques sont enflammés, et suscitent des débats, comme en témoignent les réactions de Dominique Strauss-Kahn, Eric Besson et Alain Minc aux chroniques de Stéphane Guillon.
Cette importance a une raison structurelle. La médiatisation ouvre à une représentation comique de la vie, car elle réduit les personnes qui se produisent régulièrement sur les ondes et l'écran, les "people", à quelques traits stéréotypés que l'on ridiculise : "Les Guignols de l'info" de Canal+ en sont l'illustration notoire. Cette configuration médiatique du rire impose un traitement particulier des hommes politiques, qui est renforcé et aggravé par deux caractéristiques bien françaises. La première est un culte de la grandeur étatique. La gravité est sans doute le bonheur des imbéciles, mais dans notre pays, elle préside, avec sa soeur, la solennité, à l'exercice du gouvernement, alors que la simplicité et le souci du service public ne les imposent nullement.

Il suffit d'observer les hommes et femmes politiques dans les pays scandinaves, en Allemagne ou en Espagne ; ils sont moins graves, mais tout aussi efficaces que leurs homologues français. Ce souci de grandeur, qui s'accommode d'un luxe souvent ostentatoire, attire le rire et en même temps le rend plus cruel, insupportable parfois pour ceux qui le subissent. La seconde caractéristique est l'état de "fatigue psychique" de notre société,

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