1. Il est souvent question de théâtre dans les Caractères : quelle est la fonction de ces références dans les chapitres De la Cour et Des Grands.

La question du paraître a une place prépondérante dans l’œuvre des Caractères, et la Bruyère en tant que moraliste insiste sur la façon dont les courtisans et les Grands se montrent. Pour cela, La Bruyère fait souvent allusion à l’aspect théâtral de la vie à la cour, que ce soit implicitement ou explicitement.
De ce fait, par quels moyens La Bruyère parvient-il à dénoncer l’attitude des Grands toujours au travers de ces références théâtrales ? Et d’autre part quel est le but moralisateur de ces références théâtrales ?
Ainsi nous verrons dans une première partie l’aspect relatif au théâtre dans les remarques des chapitres De La Cour et Des Grands et ce que cela implique. Et dans une seconde partie ce qui justifie ce choix.

Si l’on définit le théâtre en tant que lieu, on pourrait le décrire comme étant un édifice destiné à la représentation de pièces ou de spectacles. Et c’est effectivement de cette façon que La Bruyère décrit la cour.
À la cour chaque courtisan est acteur. En effet, son but principal est de paraître, pour cela, ils choisiront le déguisement comme le fait Ménophile qui « emprunte ses mœurs d’une profession et d’une autre son habit ; il masque toute l’année » remarque 48 de La Cour ; ou encore Théognis le coquet, remarque 48 Des Grands. Ici, endosser un personnage a la même fonction qu’au théâtre, faire une représentation, mais là, dans le but de se faire connaître.
De ce fait, si les courtisans sont acteurs, c’est car ils ont des spectateurs. Effectivement, si leur but est de paraître c’est car il y a une finalité à cela. Assurément, si le courtisan se donne en spectacle c’est car d’une part il veut plaire aux courtisans qui l’entourent, et d’autre part plaire aux Grands et sûrement même au Roi dans l’espoir d’obtenir des faveurs : « Il n’y a rien qui enlaidisse certains courtisans comme la