Quels rôles jouèrent les bergeries d’altitude dans la pérennité des citadelles royales daces ? aspects de l’économie pastorale dace au regard des fouilles archéologiques de bergeries dans les monts d’orăştie (transylvanie, roumanie).
Pour le chercheur qui tenterait de comprendre comment un royaume barbare, celui des Daces, situé dans les confins des terres européennes ; les montagnes boisées et inconnues des Carpates roumaines, a pu réussir l’exploit de tenir tête à la puissante Rome pendant près d’un siècle et demi devra inévitablement se tourner vers l’étude du mode de vie qui constitue la base même de ce peuple. Or, cette orientation reste à ce jour singulièrement absente des monographies et synthèses portant sur l’histoire du peuple dace et de deux de ses plus grands chefs, Burébista et Décébale. Ainsi, l’œuvre d’Hadrian Daicoviciu, De la Burebista la cucerirea romană, l’une des plus importantes études et faisant toujours autorité en Roumanie, ne propose qu’une place limitée aux découvertes, permettant justement de comprendre matériellement le développement rapide d’un centre urbain, devenu capitale d’une confédération de tribus, à une altitude avoisinant les milles mètres[1].
A partir du second quart du 1er siècle av. J.-C., sur l’actuel territoire de la Roumanie, le royaume dace de Burébista représente une forte menace pour la stabilité de la république romaine dans les régions nouvellement soumises au sud du Danube. Pendant près d’un siècle et demi, une rivalité naît entre les deux puissances jusqu’à la soumission entière de la Dacie suite aux guerres menées par Trajan au début du 2nd siècle apr. J.-C. La force et la résistance de ce peuple face aux projets romains de conquête ont été traduites dans la pierre au centre du nouveau forum réalisé à la demande de l’empereur sous la forme d’une colonne historiée. Aux extrémités de l’Empire romain, en Roumanie, à Adamclisi, un trophée fut élevé à la gloire des légions qui gagnèrent en ce lieu une importante