Question de linguistique
Les sciences du langage font, avec les mathématiques et l'astronomie, partie de ce que l'on peut appeler les disciplines cardinales pour l'humanité. Ce sont en effet les domaines du savoir pour lesquels nous possédons les traces les plus anciennes, rendues possibles par l'invention de l'écriture, d'une activité réfléchie de description et de théorisation.
Dans le cas des sciences du langage, on peut considérer que, déjà au IIe millénaire avant J.-C., les listes unilingues en sumérien, les listes « grammaticales » utilisées par les Akkadiens et les listes bilingues akkadien-sumérien sont le premier stade d'une activité lexicographique, monolingue puis bilingue.
La linguistique désigne l'étude du langage humain. Elle se distingue en cela de la grammaire, laquelle est la description du fonctionnement d'une langue donnée. La linguistique envisage d'aller par-delà la grammaire ; elle est apparue au xviie siècle et est due à un rejet de l'idée de l'époque selon laquelle la grammaire latine était la science du langage par excellence. Le linguiste étudie les mécanismes du langage d'une façon très générale. Au sens large, la linguistique englobe toutes les sciences du langage. Dans un sens plus restreint, la linguistique s'oppose à la grammaire dite traditionnelle, en ce sens que celle-ci est normative (ou prescriptive) tandis que celle-là est descriptive. Alors que la grammaire juge les énoncés en termes d'adéquation à une norme donnée, la linguistique se contente de décrire. Le travail descriptif peut se faire selon trois axes principaux : études en synchronie et diachronie : l'étude synchronique d'une langue s'intéresse seulement à cette langue à un moment donné de son histoire, à un seul de ses états. Par opposition, étudier une langue — ou une famille de langues — en diachronie revient à s'intéresser à son histoire et aux changements structurels