Question sociale en europe, 1789-1914
Le XIX siècle est celui des changements. En effet, de la révolution industrielle commencée dès les années 1850 pour la Grande-Bretagne, à la transition démographique générale en Europe, et des bouleversements politiques aux nouvelles appréciations des liens économiques aux échelles tant nationales qu’internationales, la période qui s’étend de la Révolution Française à la veille de la Seconde Guerre Mondiale a connu nombre d’évolutions. Si celles-ci trouvent souvent leurs origines dans le siècle précédent, c’est au XIXe siècle qu’elles prennent toute leur ampleur, et qu’elles ont nécessairement un impact sur les populations. On voit alors émerger un paradoxe qui s’exprime de différentes façons : si la liberté a été accordée par la Constitution, nombre d’ouvriers sont dépendants de leur travail, de leur employeur, nouvelle forme peut-être de servage. De la même façon, dans ces sociétés prônant l’égalité, et notamment en France où elle a été proclamée en 1789, on constate des inégalités criantes au sein de la société (à l’origine de l’analyse marxiste de la société en terme de lutte des classes) mais aussi d’un point de vue institutionnel, tous ne pouvant finalement pas réellement s’exprimer.
Comment, alors, a évolué et s’est résolue la question sociale en Europe au XIXe siècle ? La société a-t-elle réellement vu les inégalités existantes s’estomper et la liberté être accordée à tous ou les différences se sont-elles au contraire aggravées, les principes prônées par les différents révolutionnaires ne restant qu’encre sur du papier ?
De 1789 à 1848, l’ampleur prise par la révolution industrielle et ses conséquences déclenchent la question sociale, encore niée par le politique (I). Ce n’est qu’entre 1848 et 1873 que les consciences s’éveillent vraiment à cette question, et que quelques tentatives pour la résoudre sont faites (II). Enfin, on observe entre 1873 et 1914 de nombreuses avancées sociales qui pourraient permettre