Histoire sociale de 1848 914
Histoire sociale de 1848 à 1914
La paysannerie au milieu du XIXe siècle
Introduction
Depuis la révolution française jusqu'au milieu du XIXe siècle, la paysannerie française doit faire face à de nombreux problèmes. On assiste à une lente révolution agricole. Ses effets se font sentir très progressivement. On a donc une sensation d'immobilisme dans les campagnes, même s'il existe de fortes disparités régionales. Mais la France du premier XIXe siècle est majoritairement paysanne. Cette société paysanne cumule plusieurs problèmes. Il y a d'un côté les problèmes hérités de l'Ancien Régime, de l'autre ceux de la société industrielle en formation.
Dans la première moitié du XIXe siècle, on distingue deux France paysannes. L'une profite des progrès agricoles ; elle est située essentiellement dans le nord et le bassin parisien. L'autre reste archaïque. Elle continue à utiliser des méthodes ancestrales. Elle doit aussi faire face à une surpopulation. Elle est située dans l'ouest, le sud et le sud-est.
Le monde paysan, au XIXe siècle, doit se libérer de l'exploitation féodale. Mais cette évolution se fait aux dépends de la paysannerie pauvre. Ces paysans sont appelés les « paysans parcellaires » quand ils ne possèdent qu'une toute petite parcelle de terre, ou les paysans sans terre quand ils n'en ont pas. Ils vont chercher à défendre leur droit à l'existence. Mais ce droit à l'existence est étroitement lié à l'agriculture traditionnelle fondée sur les « droits d'usage » (cf. § I2) comme le « glanage ». Le glanage est une pratique très ancienne (elle est évoquée dans l'Ancien Testament) pratiquée par les pauvres. C'est le ramassage des épis (de blé, d'avoine, d'orge...) restant dans les champs après la moisson.
La question que l'on se posera est de savoir dans quelle mesure la pratique du glanage reflète à merveille les contradictions d'un monde agricole qui hésite encore entre archaïsme et modernité.
Dans une première partie, nous