Quete d'identité chemin d'école chamoiseau
Autour de la question du plurilinguisme littéraire
Isabelle Simoes Marques Université de Coimbra (Portugal)
Nous nous proposons de problématiser la notion de plurilinguisme littéraire à travers une perspective narratologique et énonciative. Nous considérons l’appréhension du plurilinguisme comme un phénomène liant les langues au roman. Nous abordons tout d’abord dans notre étude les questions liées à la langue et à l’interlangue, ensuite nous nous penchons sur des notions inhérentes : le dialogisme et la polyphonie. Nous problématisons ensuite la question du plurilinguisme littéraire à travers différentes perspectives (notamment celles de Bakhtine, Todorov, Maingueneau et Gauvin) ainsi que d’autres notions apparentées comme l’hétérolinguisme, la diglossie littéraire et textuelle et finalement l’hétéroglossie contrastive. Ensuite, nous nous questionnons sur les enjeux linguistiques et textuels de la présence de langues étrangères dans les romans francophones, en abordant les questions liées au métissage, à l’hybridisme et à l’altérité. Nous nous penchons en outre sur les dialogues et les discours plurilingues afin de saisir leurs fonctionnalités et de comprendre les questions qu’ils soulèvent.
Chaque écrivain est obligé de faire sa langue, comme chaque violoniste est obligé de faire son « son ». (Proust, 1936 : 92-94)
À travers cette citation de Marcel Proust, nous constatons que la langue – loin d’être offerte à l’écrivain – est un matériau en perpétuelle construction et parfaitement malléable. 1. LANGUE ET INTERLANGUE Comme l’indique Gauvin (2001) toute langue d’écriture est une construction à l’intérieur de la langue commune. En effet, l’écrivain se
© Les Cahiers du GRELCEF. www.uwo.ca/french/grelcef/cahiers_intro.htm No 2. La Textualisation des langues dans les écritures francophones. Mai 2011
228
ISABELLE SIMOES MARQUES
voit confronté à réinventer la langue, à créer sa propre langue d’écriture selon sa