Phonétique et phonologie : au service de la pédagogie. La transcription (ou l’écriture) des sons est différente selon les langues. Les nombreuses formes d’écriture nous le rappellent quotidiennement : un locuteur francophone va buter sur le système graphique arabe, ou sur l’alphabet cyrillique. Pourtant, des sons identiques existent à travers différentes langues. Mais d’une part chaque langue a son alphabet original (parfois une famille de langues, comme les langues latines), et d’autre part, à l’intérieur même d’une langue, la relation entre sons et lettres peut être irrégulière, d’où une complexification dans l’écriture... et par voie de conséquence dans la lecture. Pour harmoniser la transcription des sons quelle que soit la langue, l’idée d’un alphabet phonétique international (API) s’est développée. Chaque son de la langue prenait ainsi une seule symbolisation, une seule correspondance graphique. Pour différencier les sons naturels et les sons de la parole, on a appelé “phones” les sons émis par un locuteur humain. La discipline associée à cette notion est la phonétique, considérée comme une science exacte car on peut, physiquement, et objectivement, par des instruments, mesurer concrètement les valeurs de l’objet étudié. Mais la nature même du langage humain, sa richesse fonctionnelle, sa complexité structurelle, font que l’étude des phones ne peut suffire à expliquer et comprendre les phénomènes de la langue. Un locuteur japonais ne différencie pas /r/ et / l /, alors qu’il s’agit bien de deux phones. Un francophone perçoit quant à lui, et très distinctement, cette différence. Comment donc expliquer ce fait linguistique ? Pour rendre compte de cette apparente invraisemblance, on a fait appel à la subjectivité des locuteurs. Chacun de nous est familiarisé à une langue maternelle, qui l’a sensibilisé à certains sons, mais pas à d’autres. Le système linguistique d’une langue étant spécifique, certains sons possèdent une valeur fonctionnelle, un rôle