Règles de bienséance
Les règles de bienséance contribuent à développer la politesse. On entend par politesse l’ensemble des règles artificielles de bon goût et de savoir-vivre en usage dans une société ou l’application stricte de ces règles. Très policé, nous n’entendons pas forcément dénoncer ces pratiques artificielles, mais nous leur préférons nettement la courtoisie et la cordialité qui émanent de la spontanéité naturelle dans la mesure où celle-ci ne trahit pas la médiocrité ou le laisser-aller. Au stade actuel de développement de l’Humanité, les règles de politesse peuvent trouver une certaine légitimité pour autant elles favorisent l’harmonie entre les êtres, leur rappelant les rudiments de la civilité, de la fraternité, de la solidarité humaine. Mais si elles révèlent le besoin d’affirmer d’abord une culture, une éducation, l’appartenance à un groupe, elles fomentent l’esprit de séparativité, d’où elles éclairent un dressage arbitraire, donc suranné. À notre avis, l’étiquette ne peut jamais s’exercer au détriment de la simplicité, de la spontanéité, de l’originalité, du naturel, empêchant un être de rester pleinement lui-même en toute occasion. Elle ne doit pas empêcher un être de rester pleinement lui-même, de se présenter tel qu’il est, d’affirmer sa vérité nue. Toute règle de bienséance qui contreviendrait à ces éléments sains de l’expression de soi se désavouerait d’elle-même. Une trop grande politesse cache de l’hypocrisie, beaucoup d’angoisse, un puissant potentiel agressif latent. Le concept de comportement que dissimule le mot bienséance inhibe nombre des plus grandes joies, car il implique que quelqu’un d’autre que soi puisse dicter les normes de ce qui devrait maintenir l’harmonie. Être convenable, c’est, en général, cacher ce que l’on est vraiment. On ne peut le nier, la société a inventé la bienséance pour éviter d’être dérangée dans son apathie et dans ses stéréotypes. Elle est d’autant plus structurée qu’une société se sent menacée dans