Racine est né en 1639. De 1649 à 1653, il est élève aux Petites Ecoles de Port-Royal, puis il entre au Collège de Beauvais où il poursuit d’excellentes études latines et grecques. Le jansénisme : élevé dans une famille janséniste, Racine s’est trouvé à Port-Royal en pleine fièvres des Provinciales. Adolescent, il ne semble pas s’être passionné pour les luttes doctrinales autour du problème de la grâce, mais il prend le parti de ses maîtres contre les jésuites. Même après sa brouille avec les jansénistes de Port-Royal, il en garde le sentiment de la faiblesse de l’homme agité par ses passions et entraîné vers le péché s’il n’est pas secouru par la grâce. L’humanisme : A Port-Royal, il lit la Bible, saint Augustin, Virgile et surtout les tragiques grecs. Il apprend par cœur Sophocle et Euripide. Importance de la culture grecque pour sa formation et ses pièces futures. Rupture avec Port-Royal vers 1666. Avec Andromaque (joué le 17 novembre 1667), il donne son premier chef-d’œuvre, dont le triomphe est aussi éclatant que celui du Cid. Expérience des passions : au moment où il écrit ses chefs-d’œuvre, Racine jeune, comblé de gloire, au milieu d’une cour galante, éprouve lui-même toute la gamme des sentiments qu’il a su peindre avec une riche connaissance de l’âme humaine. Le triomphe : Hostilité du « parti cornélien », Racine rend coup pour coup dans ses écrits satiriques et ses préfaces mordantes. Il réplique à ses détracteurs en faisant jouer Britannicus (13 décembre 1669) : avec cette tragédie romaine à arrière-plan politique, il affirme nettement sa volonté de supplanter son rival ; c’est la « pièce des connaisseurs », mais l’accueil est assez froid à l’Hôtel de Bourgogne, cela aurait été un succès pour ses adversaires si elle n’avait pas été un succès à la cour. Il est anobli, académicien, protégé de Condé, Mme de Montespan, Colbert… Echec momentané de Phèdre. Dans sa préface, il exprime le désir de ne peindre les passions « que pour montrer le désordre dont elles