Raphael matta
Raphael Matta, surveillant de la réserve de Bouna avec ses enfants - 1958
Où poussent les racines du ciel …
A une vingtaine de kilomètres du Kafolo Safari Lodge, en suivant la piste en direction de Bavé puis en bifurquant vers la mare aux crocodiles après le deuxième pont qui enjambe la Combé, en bordure de l’ex-mare sacrée de Dalandjougou, se trouve la tombe de Raphaël Matta, personnage étroitement lié aux Racines du ciel, roman qui valut le prix Goncourt à son auteur, Romain Gary.
Deux ans après la parution du livre en 1958, Romain Gary reçut une longue lettre en provenance de Côte d’Ivoire. Un homme, Raphaël Matta, y parlait de son expérience et des étranges similitudes que celle-ci présentait avec le destin du héros des Racines du ciel, Morel, un rescapé des camps de concentration nazis, qui décide un jour de tout abandonner pour partir au Tchad lutter contre l’extermination des éléphants, représentant à ses yeux la plus grande masse de liberté encore vivante sur terre.
La situation était si invraisemblable que Gary crut d’abord à un canular, pourtant les deux hommes ignoraient tout de leurs existences respectives, ce qui rend la ressemblance entre le personnage de papier et celui de chair et de sang d’autant plus troublante.
A l’instar de Morel, Raphaël Matta gardait des séquelles physiques et morales de la Seconde Guerre mondial, puisqu’une mine sur laquelle il avait sauté l’avait grièvement blessé, le laissant handicapé à vie. Après la guerre, Matta travailla dans une société d’import-export parisienne et, se rendant un jour au zoo de Vincennes, il apprit que près de 600 espèces animales étaient menacées d’extinction alors jusqu’en 1 800, pas une seule d’entre elles n’avaient disparu de la surface du globe. Sans l’ombre d’une hésitation il abandonna alors sa carrière et ses perspectives d’avenir pour aller travailler comme gardes des eaux et forêts dans se qui était encore